Les doutes me lézardent du coeur à la tête. Ils insultent ma foi vacillante. Ils ricanent devant mes pauvres peurs résurgentes. Je les hais et ma haine décuple leur vigueur.
C'est qu'ils attaquent ma clef de voûte, ces déchiqueteurs d'espoirs ! Les voilà qui sapent ma confiance en l'homme. Ils lacèrent mes croyances en une grandeur spirituelle à force d'énumérer les dénis d'humanité d'un pauvre paltoquet paumé dans un monde dont il ne comprend plus rien.
La réalité est dure. Elle cogne un coeur crucifié au bord des larmes. Elle phagocyte. Elle inhibe. Elle déverse sa pitance à ces hyènes hurlantes que sont nos doutes.
Et je reste là, le plexus solaire en pleine éclipse. Paumée au fond de la vallée du chaos. Les idées brouillées, en rade. A quoi bon lutter, si la défaite est programmée. Combattre pour un quelconque honneur, pour d'utopiques principes, pour d'évanescentes croyances, pour des fantomatiques raisons d'exister ? Les forces m'ont désertée. Ma foi est court-circuitée, sapée, ridiculisée. Elle s'évapore sous les coups de boutoir d'une réalité de pacotille dont le sens et la maîtrise m'échappent.
Le monde se présente sous le visage grotesque d'un masque de carnaval. Mi-rigolard, mi-pleurnicheur. Il impose sa vision infime et infirme de la réalité à un peuple de spectateurs lobotomisés. La pièce jouée est celle de notre déchéance. Certains spectateurs hilares se moquent de ces tartufes en lesquels ils ne se reconnaissent même pas. D'autres pleurent, mais assurément pas de rire.
Les poings serrés, les lèvres mordues jusqu'au sang, je suis à deux doigts de céder à une vaine colère de désespoir. Je ne sais plus que faire. Je vais renoncer. Je lève les yeux au ciel, prête à maudire n'importe quel dieu de nous avoir abandonnés. C'est alors que je les vois.
Trois oiseaux. Une vision fugace. Une évidence. Un signe.
Le signe...
Je reprends espoir et ma marche vers ce frère perdu qu'est l'homme.
Il a suffi d'un signe...
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Je suis toujours impressionnée par la force d'un signe, celui qui fait que tout (re)devient possible alors que les doutes sont si forts, parfois tellement forts qu'ils empêchent même de les voir, ces signes qui nous font continuer, malgré nous, malgré tout.
RépondreSupprimerAmusant je trouve que ce soit la vision d'oiseaux qui te redonne foi en l'humain.
Il suffira d'un cygne...
@ Miss You : Le monde est généreux. Il irradie de signes. Notre cécité spirituelle nous empêche probablement de les voir. De temps en temps, il y en a un qu'on intercepte. Fugacement. Il nous fait réfléchir sur le moment. Puis on oublie. Ou plutôt, on est repris par les turpitudes de notre société de consommation et d'exploitation.
RépondreSupprimerL'animal qui amène la paix est une colombe...
Mais gare aux oiseaux de mauvaises augures !
;)
Complétement d'accord avec toi sur la générosité du monde et la multiplicité des signes.
RépondreSupprimerJe crois qu'on ne les voit pourtant que lorsqu'on est prêt à le faire. Il faut déjà être dans un certain état d'esprit, être disponible, avoir les yeux et le coeur ouverts. Et plus on est "réceptif", mieux on les perçoit.
Pour revenir sur mon comm précédent, plutôt qu'"amusant", je serai plus près de ce que j'ai ressenti en te lisant en disant "j'aime bien que ce soit la vision d'oiseaux qui t'ait redonné foi en l'humain".
Quant aux fâcheux, il suffit de les ignorer d'un trait de plume ;)
@ Miss You : La générosité de la nature doit être un exemple pour l'homme. Pas une source d'exploitation comme elle l'est devenue. C'est la beauté du monde qui de par son universalité me fait croire en l'homme. Paradoxe étonnant quand on sait ce que ce foutu bipède a accompli ces derniers temps.
RépondreSupprimerJ'essaye d'ignorer les fâcheux. Mais mon problème ne se situe pas à un niveau personnel. Je suis plutôt entourée de personnes attachantes, aimantes et positives. Non, je suis en conflit avec l'évolution de notre société. Je ne peux me contenter d'une vie autocentrée et pépére dans mon coin de paradis. Mon égo me fait rigoler et je sens qu'on a tous un rôle qui nous dépasse. A nous d'être à la hauteur de ce que nous sommes. Je ne sais pas être à moitié.
De bon augure.
RépondreSupprimer@ Christophe : Je ne pense pas que ce soient des vautours... quoi que...
RépondreSupprimer;)
Ces trois oiseaux (ceux de la photo que tu as choisie) me font non seulement penser à un visage bienveillant, mais "carrément" à la troisième Christina de ton article "Manifestement". Un hasard ?
RépondreSupprimerPour la colombe comme oiseau de la Paix, c'est très chrétien et assez "récent". Dans le mythe d'origine, c'est un corbeau qui porte le rameau d'espoir...
@ Hacèneloeilduphotographe : Bien vu ! Une correspondance...
RépondreSupprimerLe visage des trois oiseaux me fait penser à ces fameux visages bouddhistes, empreints d'une douce et inébranlable sérénité...
Cette photo, tout à fait extraordinaire, apporte ce message de Paix que tu attends, chère Christina.
RépondreSupprimerComme ces oiseaux, prends de la hauteur et concentre-toi sur les belles choses de la vie, celles où tu peux apporter ta petite contribution.
Même Dieu n'arrive pas à contenir la misère du Monde...
La vie ressemble au jeu de Go, où l'on s'épuise à vouloir lutter sur tous les fronts, mais où l'on devient fort en consolidant son territoire... Le tien est celui des "hommes et femmes de bonne volonté" et, crois-moi, tu es loin d'être seule dans cette quête.
Tu connais cette histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein... Conserve l'espoir que le-tien peut encore se remplir.
"Des raisons d'espérer dans un monde de barbarie" :
http://www.fondationdiagonale.org/spip.php?article11
@ ramses : Je suis toujours étonnée à quel point l'homme refuse de prendre en main son destin et le remet dans les mains du hasard ou dans celles d'autrui. Ce renoncement explique beaucoup de choses.
RépondreSupprimerMerci pour tes belles paroles, ramses !
;)
La musique que j'adresse à ma Foi lorsqu'elle est sur le point de me quitter
RépondreSupprimerhttp://www.deezer.com/track/1567932
Des signes, certes il y en a partout... surtout quand on les cherche. Il y a des moments ou tout s'effondre; on se rattacherai à n'importe quoi pourvu que ça nous redonne de l'espoir.
RépondreSupprimerWhen can you consider it a real sign then? And when is it the result of a desperate soul, eager to notice a bird, a gust of wind, an unexpected phone call, a sudden change of weather, anything, as long as it gives back a bit of faith?
I like your style anyway!
@ 9volter : Le monde est beaucoup plus signifiant qu'on ne le croit. Enfin, je le crois...
RépondreSupprimer:)