mercredi 28 janvier 2009
La rencontre unique de trois monstres
Photo de Jean-Pierre Leloir prise à Paris le 6 janvier 1969
Juste trois citations, parmi tant, de ces trois hommes d'exception.
Commençons par l'homme à la pipe, le cher Georges :
"La seule révolution possible, c'est d'essayer de s'améliorer soi-même, en espérant que les autres fassent la même démarche. Le monde ira mieux alors."
Enchainons avec notre amoureux des chimpanzés, le révolté et anar Léo :
"La mélancolie, c'est un désespoir qui n'a pas les moyens."
Terminons la photo de famille avec mon Grand Jacques et cette phrase qui m'a marquée lorsque je l'ai entendue prononcée par sa bouche avec son léger accent :
"Je crois que Dieu, ce sont les hommes et qu'ils ne le savent pas."
Vous entendez : "Je crois que Dieu, ce sont les hommes et qu'ils ne le savent pas".
Toi, mon cher Jacques, tu sais combien j'aurais donné pour être présente ce fameux soir à l'Olympia où tu as tiré ta révérence. Tu as été avant tout l'artiste de ta vie. Chapeau bas et passe le bonjour à Georges et Léo !
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MERCI !!! Quel plaisir de les revoirs !!!
RépondreSupprimerTiens ! J't'embrasse pour l'occasion !
anti
@ antifandetrois : J'aurai rêvé passer une soirée avec ces trois lascars !
RépondreSupprimerUne photo mythique pour trois grands qui ne le sont pas moins.
RépondreSupprimerj'ai vu plusieurs fois Ferré sur scène (fantastique) et j'ai fondu de plaisir en entendant une interview de Brassens où il parlait d'humanisme avec une délicatesse que je ne lui soupçonnais pas (je ne le voyais qu'en chanteur drôle et provo). Quant à Brel, pfiouuu, quelle énergie phénoménale et quel humour aussi...
@ Annagroupienchef : Quel bonheur ! Tu vois, Anna, ce qui m'attire chez ces artistes, c'est qu'il avaient des choses à dire, et dans leurs chansons (chansons à texte) et dans leurs interviews. Ils avaient de la profondeur, de la densité, de l'humanité. Ils n'avaient pas les yeux rivés sur leurs classements au Top50 ou sur leur image. Eux.
RépondreSupprimerMozart, Picasso et Rimbaud autour d'une seule et même table, il ne tient qu'à nous.
RépondreSupprimer@ Christophe : Je les convoque, j'appelle un bon photographe et on immortalise les immortels !
RépondreSupprimerJ'aimerai qu'il y en ai encore des hommes pouvant dire des phrases aussi porteuses d'espoir pour les petits comme pour les grands (je ne parle pas d'âge). Mais peut être qu'il en existe encore ?
RépondreSupprimerSmoking... no smoking...
RépondreSupprimerC'est pas bien de faire de la pub pour la pipe et les clopes !
Ces trois là, fort différents, avaient donné ce jour là l'image de l'entente cordiale.
Georges Brassens savait aussi rire de sa souffrance. A propos de ses coliques néphrétiques :
"J'ai toujours enfanté des pierres dans la douleur. Ca a changé ma vie. Elle est moins heureuse qu'elle n'eût été sans cela. Un jour, j'ai pissé trente pierres. Je fais des calculs comme un mathématicien des opérations."
@ Boumille : Sûr qu'il en existe ! Leur voix a juste un peu de mal à se faire entendre avec la grosse caisse commerciale...
RépondreSupprimer@ ramses : C'est la réflexion qui m'a traversé l'esprit, lorsque j'ai vu cette photo la première fois : ça fume sec ! Je le savais pour Jacques et Georges, mais l'ignorais pour Léo. Quant aux coliques néphrétiques de Brassens, tu me l'apprends... C'est à ces détails que l'on a encore plus d'admiration pour ces êtres de chair !
Je me permets de mettre quelques citations de Feuerbach qui est très proche de ce que veut dire Brel, enfin de ce que j'en ai compris.
RépondreSupprimerL'être divin n'est rien d'autre que l'essence humaine ou mieux, l'essence de l'homme, séparée des limites de l'homme individuel, c'est-à-dire, réel, corporel, objectivé, c'est-à-dire contemplée et honorée comme un autre être, autre particulier, distinct de lui. – toutes les déterminations de l'être (Wesen) divin sont donc des déterminations de l'essence (Wesen) humaine.
Feuerbach Ludwig, L’essence du christianisme (1841)
« L'homme affirme en Dieu ce qu'il nie en lui-même. »
Feuerbach Ludwig, Manifestes philosophiques
« La théologie n'est rien d'autre que l'anthropologie; la connaissance de Dieu n'est rien d'autre que la connaissance de l'homme. »
Feuerbach Ludwig, L’essence du christianisme (1841)
Ce qu'on ne trouve pas dans ces citations c'est bien l'idée que l'homme prie dieu alors qu'il devrait se prier lui même. En fait la religion de dieu est la religion de l'homme, mais l'homme ne le sait pas.
@ Kinderpat : Je te rejoins complètement. Dieu, ce sont les hommes. Mais également tout ce qui vit et ne vit pas. Nous ne sommes qu'un et nous n'existons qu'à travers les autres et notre environnement. L'autre est moi comme je suis l'autre. Nous sommes la nature comme la nature est l'homme. Les frontières et les passerelles ne sont pas celles que l'on croit. Le jour où l'homme se regardera comme il regarde Dieu, un pas énorme aura été franchi. Le jour où l'homme regardera la nature comme il regarde Dieu, un autre grand pas aura été franchi. Merci beaucoup Kinderpat pour ton commentaire et les citations de Feuerbach !
RépondreSupprimerPas de problème. Par contre si on se met a regarder la nature comme on regarde Dieu on se rapprochera plus de Spinoza cette fois ci.
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