Au secours !
Au secours... achevez-moi !
Ma vie n'en est pas une. Mais l'a-t-elle jamais été ? J'ai grandi dans cette cage puante. Au milieu de mes semblables. A la fois mes frères mais aussi mes pauvres ennemis. On nous a mutilés. Pour éviter que nous ne nous détruisions les uns les autres. Faux paradoxe, mais véritable mesure de rentabilité. C'est que l'on nous exploite, vous savez. La torture fait juste partie du système économique. Ils ne nous veulent pas de mal. Ils nous font juste du mal. Au-delà du compréhensible. Au-delà de l'exprimable. J'ai même assisté à des scènes de cannibalisme. A quelques corps du mien. Mes frères ne sont plus rien. Je ne suis plus rien.
Et pourtant. Et pourtant, je rêve parfois. Je ne sais ni comment j'y parviens, ni qui me l'a appris. Faut croire que cette bénédiction est inscrite dans nos gènes. Je rêve d'espace. Je rêve de liberté. Je rêve de voir la lumière du soleil. J'ai du mal à les imaginer, mais j'ai encore plus de mal à ne pas essayer. Réflexe de survie, alors que je ne souhaite qu'une chose : en finir avec cette douleur permanente. Physique, psychologique, morale... mettez-y tous les adjectifs du monde, ma douleur est encore plus large, plus profonde et plus insupportable que vous ne l'imaginerez jamais.
A quoi sert ma vie ? A quoi sert une telle vie ? A quoi sert la vie ? Mon monde n'a pas de sens...
La poule mourut quelques jours plus tard. Une bonne année, puisqu'elle avait pondu ses 313 oeufs dans cette cage en batterie. Un beau rythme, décalcifiant certes, mais peu importe. De toute façon, son cadavre sera valorisé pour nos raviolis et pour alimenter nos animaux de compagnie. Vous savez, ceux qui sont presque aussi humains que nous. Pas comme ces poules pondeuses dont on a mutilé le bec pour ne pas qu'elles se piquent les unes les autres dans leur espace de vie qui ne dépasse pas la surface de l'écran sur lequel vous lisez ces lignes.
Mes amis, je vous invite à commettre deux actes.
Le premier est de vous rendre sur ce site présentant l'ignominie de l'élevage industriel des poules pondeuses. N'oubliez pas de signer la pétition.
Le second est de prendre le réflexe de sélectionner vos oeufs. Lorsque vous achetez votre barquette cartonnée, ouvrez-la, prenez un oeuf et regardez par quel chiffre commence le code qui y est imprimé. S'il commence par un 3 : boycottez-le !!! Il indique que cet oeuf a été pondu dans un élevage en batterie. Plus le chiffre sera petit, meilleures auront été les conditions de sa "production". Allez ici pour en savoir plus.
Pourquoi ce billet ?
J'ai rédigé cette note pour deux raisons. D'abord contribuer à faire cesser cette pratique qui nous abaisse tous, tant producteurs que consommateurs. Il n'y a pas de petits combats. Il y a juste des combats. Mener celui-ci n'engage pas à grand chose : juste sélectionner l'origine de ses oeufs. C'est tout. Cela m'amène directement à la seconde raison d'être de ce billet.
"Prenons les rênes !"
Prenons les rênes de nos vies. Prenons les rênes de la société. Belle utopie, me direz-vous ! Je vous répondrai : "Oui, magnifique utopie, même !". Notre monde, notre société souffre d'un déficit d'utopies. Pourtant, celle que je vous propose utilise précisément la faille du système qui nous mène droit à cette catastrophe annoncée et irréversible. Le talon d'Achille de notre société de consommation est justement cette sacrée consommation. Prenons tous conscience du poids et de la force de notre statut de consommateurs. Tout tourne autour de cela. Tout. La production, le commerce, l'économie, la société, nos vies et l'avenir de la planète.
Les technologies modernes nous rendent l'accès à l'information et sa diffusion plus aisées, carrément instantanées. Nous pourrons de moins en moins dire pleurer à nos descendants : "Pardonnez-nous, nous ne savions pas !". Les prises de conscience sont embryonnaires mais en cours. Les modes d'action existent. Plus qu'on ne veut nous le faire croire. L'un de ces moyens, le plus simple à mettre régulièrement et efficacement en oeuvre, est le choix de sa consommation. En conscience et non pas influencé par la publicité. Notre cerveau n'est pas là que pour remplir notre boite crânienne.
Mais commençons déjà à penser à ces poules ! Pour le reste, je fais confiance à votre bon sens. De mon côté, j'essaye de consommer des produits locaux et saisonniers. J'évite au maximum ces produits du bout du monde certes moins chers, mais à une durée de vie très éphémère, plus désastreux en empreinte écologique, souvent fabriqués dans des conditions peu glorieuses et pire : généralement inutiles !
Nous avons les solutions en nous. Ne rien faire serait notre plus lâche contribution à ce crime planétaire qui se déroule sous nos yeux. Ceux-là mêmes qui n'auront pas assez de larmes pour pleurer notre inaction irresponsable et coupable.
Par pitié, pas le 3... pas le 3 !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Le système économique, comme vous dites, nous tuera tous dans l'oeuf...
RépondreSupprimerAllez, bonne année 200. !
@ Christophe : sera-ce un oeuf avec un zéro ?
RépondreSupprimer;-)
Belle plume si j'ose m'exprimer ainsi, je suis trop sensible pour aller voir ce site que vous indiquer, dommage j'aurais signer la pétition, je ne savais pas pour l'histoire du 3, je vais faire attention à ce chiffre. Et je profite de votre post pour rappeler dans le meme genre qu'il y a les veaux, les oies, les cochons, les poisson en général,le saumon en particulier !
RépondreSupprimerEnfin à peu pret tout ce que l'on trouve dans nos assiettes sans parler du reste ! Les traffics d'animeaux en tout genre pour la recherche dans les labos, les cosmétiques, le textile ! nous sommes tous des assassins sans nom !
Heureuse année 2009, à vous...
RépondreSupprimer@ camikat : malgré toute la supériorité que l'on prétend possèder sur eux, les animaux restent nos frères. Comme la Terre est notre mère. Nos sommes de vrais garnements...
RépondreSupprimerBravo pour votre magnifique site. Je crois du coup que je vais installer un flux rss sur le mien (je découvre !).
@ Une ville Un Poème : merci pour vos bons voeux ! recevez les miens en retour ! j'essaierai de trouver un peu de temps pour vous rédiger un petit poème (sans prétention, hein !) sur une ville ! j'aime lire la poésie et votre démarche est belle et originale. Bravo !
bel article Christina ! bravo ! Conserve cette belle énergie ! Sinon, j'avais déjà signé la pétition...
RépondreSupprimerMerci Bénédicte ! Je ne te cacherai pas que tu es l'un de mes exemples lorsque je lis les commentaires que tu laisses sur le site de notre cher Fabrice ! Si tout le monde pouvait se (r)éveiller d'un coup...
RépondreSupprimerMais je suis confiante, comme toi ! On ne refait pas son caractère, ma foi.
alors nous nous servons d'exemples mutuellement ! J'aime beaucoup ta si jolie joie de vivre .
RépondreSupprimer@ Bénédicte : Selon moi, les croyances personnelles jouent énormément sur la façon de voir et de vivre la vie et sa vie en particulier. J'ai la chance d'avoir eu une belle éducation et surtout des parents aimants, attentifs et ouverts. Mon seul trésor est celui-là et le monde qui nous entoure. Alors, tu comprends que je sois soucieuse et sourcilleuse quand on massacre ce monde !
RépondreSupprimerCoucou Christina ! Bonne année !
RépondreSupprimerEcrire cette note un 3 janvier, t'es trop forte. 2009 en plus, banco.
Pour camikat, on peut signer le manifeste sans consulter le site si on est trop sensible (c'est mon cas, et c'est ce que j'ai fait).
Bravo la miss pour tous ces beaux textes que tu nous as pondu pendant les vacances.
Au plaisir de te lire encore, bonne continuation !
anti
@ anti : Une semaine sans le moindre commentaire d'anti est forcément une semaine imparfaite ! Reçois également mes pensées les plus élevées pour cette année du neuf. Puisse-t-elle consolider tes croyances et voir leur progression se poursuivre ! Je suis bluffée par ta sagacité en "numérologie aviaire"...
RépondreSupprimerMerci pour tes compliments qui me font chaud au palpitant ! Passe le bonjour à Anna !