lundi 12 janvier 2009

Ne crois pas

Ne crois pas que je ne t'en veuille pas, Jean-Pierre. Ne le crois surtout pas.

M'avoir abandonnée comme ça, c'est pas réglo. Moi si intuitive, je t'ai pas vu partir. Sans un mot. Sans billet retour. Et je me retrouve avec ces questions vautours qui me dévorent les entrailles. Les "si" et les "pourquoi" ont mis ma raison en charpie.

Tu étais mon phare. Ma boussole. Mon âme soeur. Pourquoi t'es-tu fait exploser l'ampoule qui illuminait mon sourire ? Rappelle-toi que nous, c'était au moins pour la vie. On voulait sauver le monde à nous deux. On voulait peindre nos existences en arcs-en-ciel. T'en souviens-tu ? Dis, t'en souviens-tu ?

Et tu me laisses en carafe. Seule pour sauver le monde. Seule pour barbouiller du vide. Seule avec ma partition de soliste.

Je ne sais pas si tu me vois, Jean-Pierre. Laisse moi juste le croire. Mon coeur ressent ta présence. Mais c'est de l'artichaut, tu le sais bien. Alors juste te dire que tu me manques. Souvent. Toujours. Trop. Mal.

Je continue mon chemin, tu vois. J'y boitille mais j'y vois de belles choses. J'aurais aimé que tes yeux prolongent les miens. J'aurais voulu que tu deviennes ce que nous nous étions promis ce soir d'été.

Ne crois pas que je ne t'en veuille pas, Jean-Pierre. Mais ne crois surtout pas que je t'oublie. Ton étoile brille fort dans le ciel de mon coeur d'artichaut.

Jean-Pierre, mon amour, prends grand soin de ton âme...

12 commentaires:

  1. Nous venons de voir ton billet du jour, et c'est triste, bien sûr.

    Ces choses-là arrivent, malheureusement (ou pas, c'est l'avenir qui le dit, pas l'instant).

    Si tu as besoin de te changer la tête, nous sommes là...

    "Tout ce que tu vis te rend plus forte"

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  2. @ Anna : Merci ! "La piscine" était notre film. Il était Delon, j'étais Romy. Nous délirions sur ce couple, alors que nous n'en étions pas encore. Il a choisi d'aller voir si les anges avaient vraiment des ailes. "Romy" est restée en bas. Curieuse histoire quand on sait ce qui est arrivé à la vraie Romy. Je n'aurais peut-être pas du revoir ce film. Je crois quand même que si. Petit coup de blues, mais j'ai l'habitude. Et ça ne dure pas longtemps. Merci encore !

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  3. Ouh là ! Viens sur mon épaule mon p'tit oiseau !

    Evidemment, ça m'remue. On en a tous des morts qui pendent dans nos placards, version 6e sens, des morts qu'on est seuls à voir, forcément. Des morts qu'ont des messages pour nous, ou pour eux.
    C'est Sylvain, c'est Morgan, c'est deux de tension... ceux qu'ont choisi de partir.
    C'est Fabrice,qui s'est loupé et reste aveugle et tetrapléique.
    C'est Michel, c'est ceux qui voulaient rester et à qui on a rien demandé.
    C'est Tony, qu'aimerait p't'être mieux plus être là que de se voir dépérir cause à la sclérose en plaque qui le gagne un peu plus chaque jour.

    Et puis, il y a nous. Et nous, fleurs fragiles, on plie, alors forcément, on est plus fortes. "Celui qui apprend à céder (s'aider ?) maîtrise la force."

    Vient ma belle colombe on va gazouiller ensemble et les faire rigoler là-haut !

    anti, "Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire !"

    http://www3.sympatico.ca/gaston.ringuelet/lepetitprince/chapitre26.html

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  4. Chère Christina,

    Les déchirures, ça met longtemps à cicatriser. La mienne date d'un peu plus d'un an, un vilain crabe a eu raison de mon dernier Amour.

    Elle s'est battue courageusement, elle a tenu le plus longtemps possible, pour ne pas me laisser seul et puis un soir, les yeux tournés vers le ciel, elle est partie.

    Depuis, j'ai réduit la voilure, je maintiens le cap et j'avance doucement, direction le Cap de Bonne-Espérance où j'espère la retrouver, au détour d'un rocher, agitant un petit mouchoir blanc...

    La vie continue, as usual... Aujourd'hui, le soleil brille, le ciel est bleu et la mer est calme. RAS.

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  5. Je m'associe à ta douleur

    Courage "petit scarabé"

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  6. Quel plaisir, en rentrant des cours, de découvrir vos mots. Et quels mots...
    Vous êtes des amours, les amis !
    Mon coup de spleen est passé. J'en suis coutumière et je crois paradoxalement que cela est une force. Cette disparition me permet de voir au-delà. Derrière. De lire sous un autre angle les cartes biseautées que notre société propose.

    @ anti : Ton témoignage atteste de l'universalité de nos doutes et de nos questions. Le savoir, le voir, le dire, le vivre : autant de "chances" d'avancer dans la pleine acceptation de notre condition humaine et d'entrouvrir une porte vers..

    @ Christophe : Les [...] en disent autant sinon plus que bien des discours. Merci !

    @ ramses : Vous devez vous douter que votre histoire ne peut me laisser indifférente. Vous la présenter avec des mots chargés d'amour, de respect et d'admiration. Votre approche de la vie me plait. Elle est faite d'une acceptation que trop de personnes confondent à tort avec la résignation. Cela n'a rien à voir. Mais ça, je sais que vous le savez. Votre dernier Amour est encore là. a vos côtés. Différemment certes, mais à vos côtés. J'imagine qu'elle doit être fière de votre parcours. Merci pour la confiance que vous m'avez témoignée en écrivant ces lignes de vérités.

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  7. @ Psychocouak : Mon frère de post ! 16:55 tous les deux ! Merci d'être là, mon Maitre Po à moi ! ;)

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  8. @ Pierre : oui, c'est :-(, mais j'ai surtout besoin de l'exprimer avec mes petits mots. C'est ma thérapie. Là, ça va mieux. Juste un coup de cafard. Merci !

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  9. il y a une belle émotion dans ce texte. il est vif, intense. mais je ne me permettrai pas de commenter le sens, respectueusement.

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  10. @ Anonyme : Merci pour votre commentaire. Ce billet était, comment dire, ... spécial...

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