jeudi 1 janvier 2009

Résocision

J'ai tranché. La lame ébréchée de mon esprit est finalement parvenue à sabrer le magnum de mes incertitudes. Champagne !

Mon irrésolution a perdu son préfixe. A peine née, la résolution a aussitôt laissé place nette à une décision, hurlant déjà toute son irrévocabilité. Un processus accéléré de "résocision" en quelque sorte. Je sais, cela fait peur.

J'ai pourtant toujours été fascinée par les prises de décision. Les miennes en particulier. Elles n'obéissent à aucune règle précise, ignorant souvent la logique et son cousin, le bon sens. Intuition, 6ème sens, feeling, hasard : je ne sais lequel de ces guides s'amuse à prendre de temps à autre le volant de ma vie, pour la rendre plus baroque. Je laisse faire. Cela m'amuse. Pas toujours, mais suffisamment pour ôter les mains du volant et voir ce qui se passe.

La décision a été prise vers 03h30 ce matin. A un feu rouge (un signe ?). Le temps qu'il passe au vert, la "résocision" était faite. Belle soirée, amis adorables, cascades de rires, merveilleux vins, mets délicats et "résocision" éclair : que demander de plus ?

Avant de vous présenter ma décision, je tiens à remercier les personnes qui m'ont transmis leurs avis et commentaires. La plupart ont été postérieurs à ma "résocision" matinale et irrévocable. Ces mots pixelisés d'outre tout m'ont émue. Beaucoup. Pas trop, car j'estime qu'on n'est jamais assez ému quand on prétend vivre.

Je vais maintenant massacrer le suspense, si tant est qu'il y en ait eu un pour vous.

Je poursuis ma drôle d'aventure bloguesque.

J'y apporterai toutefois deux ou trois modifications notables. La première a trait à ce fameux vocabulaire de "djeune". Je conçois qu'il puisse irriter. Moi-même, en relisant certains billets publiés, j'en viens à maudire cette propension naturelle. Je tenterai donc de la museler sans pour autant gommer cette franchise qui est fondamentale à mes yeux. Il y aura toujours autant de "rentre dedans" mais exprimé avec un vocabulaire mieux tenu en bride.

J'en viens à la deuxième modification. Une conséquence de la première. J'aime délirer avec les mots. Et j'aime provoquer. Aussi, et j'espère que vous me le pardonnerez, je ferai de temps à autres quelques billets à ne pas mettre sous tous les yeux...

Le début de la schizophrénie ? Même pas peur !

Dernière modification : le rythme de livraison des petits pains. J'enfourne vite, c'est un fait. Il y a à boire et à manger dans ma petite production artisanale. J'espère qu'elle ne vous cause pas trop d'indigestions, voire pire. 60 billets en 21 jours, certains me traiteront de stakhanoviste du blog. Je vais probablement me calmer. Fonction des envies, du temps libre et de mes futures exigences vis-à-vis de moi-même. Un billet quotidien pourrait être une formule simple et convenable.

En refermant ce premier laïus de l'année nouvelle, je mesure l'insignifiance de mes propos. Tant pis (ou tant mieux). La vie est souvent constellée de ces petites insignifiances qui cachent du "gros signifiant". A chacun de chausser ses bésicles et d'actionner cet outil poussiéreux qu'est notre créativité. En surveillant bien son acolyte, l'imagination, qui fraye un peu trop souvent avec notre manque de confiance. Trop de peurs sont nées de ces accouplements spontanés. Puisse notre foi en nous déverser de temps en temps un bon sceau d'eau fraîche sur ces deux éléments souvent incontrôlés.

Il me reste à vous demander la lune.

Mais peut-être pas ce soir. Je vous laisse digérer vos "résocisions" à vous.

Rassurez-moi, vous en avez bien prises, hein ?

10 commentaires:

  1. La lune ? Moi, je me contente de vous lire et vous relire au clair de la terre... Merci pour vos mots et à bientôt.

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  2. J'espère avoir le temps cette semaine de vous décoder cette phrase : "Il me reste à vous demander la lune."
    Je suis heureuse, Christophe, que tu aies créé un blog sur lequel je me suis empressée de déposer un commentaire gorgé de fierté, puisque c'est non seulement mon premier mais le premier tout court. Longue vie à ton bel endroit qui saura, j'en suis persuadée, exhaler ce doux parfum de l'esprit et cette beauté des mots qui nous transporte par magie vers ce que nous sommes tous.

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  3. L'année commence donc avec une bonne nouvelle!

    Concernant la fréquence, le problème et d'éviter le trop et le trop peu. Le trop, on ne peut pas suivre et on s'agace, le trop peu, on se lasse vite de cliquer cinq ou six jours jours de suite sur l'adresse d'un blog pour s'apercevoir que rien n'a changé...A vous de trouver le bon rythme!
    A Bientôt,
    Cabral

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  4. @ Cabral : une bafouille quotidienne m'apparait être une bonne formule. Une sorte de billet d'humeur. A suivre...

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  5. Tous mes voeux de bonheur...à ta baignoire calcaire qui sait comment adoucir ton langage machiste :-)qui s'est adouci depuis !

    Attention toutefois à l'ivresse des mots qui impacte négativement la bonne idée sous-jacente.

    Je sais, j'ai trop tendance à vouloir "éduquer" (déformation professionnelle oblige!). Chacun ses T.O.C !

    Bien vu le combat pour les poules pondeuses, il y aurait tellement à faire pour défendre la cause animale.

    Mon rêve: rencontrer un éleveur bovin qui aimerait ses bêtes.

    Allez, bisou ancestral sur ton front d'albâtre pour bien commencer l'année.

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  6. @ Yves : Belle année à toi également ! Tu as remarqué, j'en ai arrondi des angles...
    En ce qui concerne l'ivresse des mots, je concède ma qualité de "pochtronne" ! Je suis même soulante. Pense à ce que disait Boileau (pas fait exprès !)... Mais je suis trop impulsive et fainéante pour prendre le temps de ciseler et revoir mon ouvrage. C'est trop souvent du premier jet. C'est une hérésie, mais bon, je ne suis qu'une petite blogueuse du dimanche (et de quelques autres jours) après tout !

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  7. Tu as pris là une sage décision...
    (Mais qu'est-ce que la sagesse?)

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  8. @ François : la sagesse ? euh... peut-être vivre de manière à ne pas avoir de regrets au sujet des choses importantes de sa vie, à la fin de ladite vie, non ?

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  9. "Vivre de manière à ne pas avoir de regrets au sujet des choses importantes de sa vie, à la fin de la dite vie..."

    C'est exactement cela, sauf que...

    On ne se rend pas compte de l'importance des choses au moment où elles se produisent, ce n'est que beaucoup plus tard qu'on en prend conscience.

    Tout n'est que recadrage permanent, par rapport à son idéal.

    Bannissez toutefois les remords et les regrets, le passé est définitivement mort, seul l'avenir est important.

    A l'instant de l'atterissage, ce qui compte, c'est l'axe parfait de la piste et la douceur du "toucher" final.

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  10. @ ramses : vous avez raison, on n'a pas toujours le recul suffisant. Mais c'est souvent faute de réflexion et de méditation. Ne sous-estimons pas nos capacités d'appréciation de nos situations et de nos conditions personnelles. La peur de se voir nous phagocyte souvent cette introspection.
    D'accord avec le recadrage permanent, en y apposant un léger bémol : celui d'avoir quelques phares éclairants dans sa vie por maintenir un cap de vie en rapport avec son être profond. D'où ces recadrages pour ne pas trop s'en éloigner tout en tenant compte des contingences du présent.
    "Seul l'avenir est important" : oui, mais peut-être pas autant que le présent qui est le mode principal de vie, quoi que l'on puisse en penser. Le passé et le futur doivent nous aider à vivre au mieux ce présent et à le traiter de la façon la plus intelligente, cohérente et épanouissante.
    Enfin, j'adore votre métaphore de l'atterrissage ! Evitons le crash, les amis !!!

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