vendredi 19 décembre 2008

Imagine

STOP !

Stop, j'vous dis ! Stop, ne fuyez pas !

Rassurez-vous, chers internautes égarés sur ce site débile, je ne vais pas vous saouler une fois de plus ou vous enfumer avec la célébrissime profession de foi chantée par l'ami John Lennon.

Je vous sens rassurés, mais peut-être encore un peu inquiets. Probablement réservés à l'idée de lire un énième billet moralisateur dégoulinant de cette prétention semblabe à celle que d'aucuns perçoivent à l'écoute de certains prêcheurs. Bon, je l'avoue : stigmatiser le comportement humain est mon petit péché mignon et avoué, donc je l'espère à moitié pardonné. Disons alors que ce genre de note d'humeur est un peu ma marque de fabrique. Je ne me changerai pas, même si je le voulais. Et comme je ne le souhaite pas, la question s'auto-dissout et fait "pschittt" comme disait l'autre fracturé social.

Je vais toutefois m'efforcer à la "jouer" la moins sentencieuse possible. Allez, une bonne inspiration (pulmonaire et si possible intellectuelle) !

Imagine.

Quelle est, selon vous, la chose la plus rare sur notre planète ? Bien plus rare que le "tantale" (métal), que le "xénon" (gaz ) ou que le "coelacanthe" (poisson dont les nageoires renferment des ébauches de mains humaines. Vous ne le connaissiez pas ce rigolo, hein ?) ?

Bon, je sais que vous venez tous de répondre la bouche en coeur : l'imagination ! Je ne vous le cacherai pas une seule seconde : vous êtes trop forts ! Bravo. Vous possédez une capacité phénoménale à savoir lire le titre d'une note. Je suis encore plus sur mon séant. Allez, distribution générale de 20/20 !

Permettez-moi, maintenant que vous avez été vilement flattés, d'essayer d'étayer notre assertion désormais commune. Il y aurait donc que peu d'imagination dans ce "drôle" de monde qui nous entoure. On pourrait même aller jusqu'à affirmer que l'être humain - vous, moi - manquerait d'imagination. "Ah ouaih ?"

Je ne jette évidemment pas aux oubliettes toutes ces créations humaines - belles ou moins belles - apparues depuis la nuit de nos temps immémoriaux. J'évoque bien évidemment le cas du quidam - encore vous et moi - plus ou moins "moyen". Serions-nous sans grande imagination ? Serions-nous plus copieurs que créateurs ? Aurions-nous tous une haleine de mouton ? Choisirions-nous plus aisément la solution de facilité qu'est la reproduction (pas la copulation, hein !) que la création ex-nihilo ?

Poser ainsi ces questions, c'est déjà y répondre. Oui, oui, oui et oui ! (euh... même pour l'haleine de mouton ?)

Nous sommes ainsi faits que nous choisissons d'économiser notre énergie vitale en répétant et en minimisant nos efforts. Notre croyance profonde nous fait voir l'imagination comme un moteur trop gourmand en d'efforts d'ailleurs souvent inutiles.

Autant laissez les autres imaginer à notre place. Notre vie, par exemple. Nos envies. Nos goûts. Nos choix. Et je pourrais imaginer (quelle provocatrice, cette Christina !) et décliner (dans tous les sens du terme !) à l'envie. Ad nauseam, en fait !

Eh oui. Ad nauseam. Parce qu'il s'agit bien sûr de stigmatiser notre propension (plus ou moins subtilement mais efficacement entretenue par "la matrice sociétale") à laisser notre imagination déserter notre esprit. Le peu d'imagination qu'il nous reste est phagocytée par la peur qui lui permet de créer tous plein de scenarii inhibant nos velléités d'échapper à notre beau troupeau dont les tontes sont de plus en plus raffinées (ça, c'est de la phrase "aspegic" !).

Alors que. Alors que nous sommes tous les démiurges de notre propre vie ! (j'avoue que j'adore ce mot platonicien !) Et l'une des essences de base pour "démiurgiser" (sorry, Mister Platon !), vous l'avez compris, c'est l'imagination !

Je crois me rappeler que Napoléon avait affirmé que "l'imagination gouverne le monde". Alors, alors M'sieurs Dames, je vous propose une folie ! Un truc de ouf, un truc de dément ! Au moins pour aujourd'hui, voire même pour ce week-end : laissons-nous être d'abord gouvernés par notre propre imagination ! Juste quelques journées. Juste pour "voir". Juste pour "être".

Imagine, j'te dis !

Imagine...

11 commentaires:

  1. Ah oui ! Je comprends le lien avec la note de Anna de ce matin ;-)

    Comme Pennac fait dire à son personnage monsieur Castaing, le terrrrrible prof de français, dans "Messieurs les enfants" : L'imagination n'est pas le mensonge !!!

    En tout cas, pas besoin de beaucoup d'imagination pour voir que t'as la patate pour ce qui est d'écrire et de décrier !

    Bonne soirée m'z'elle.

    anti

    P.S : Tu pourrais pas désactiver ou activer c'est selon, enfin, faire quelque chose pour que ce soit plus facile de laisser des commentaires chez toi sans remplir des formulaires tellement longs qu'on se croirait à la CAF ou à la SECU ???

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  2. "D'écrire et décrier" ! Mazette, tu sais jongler avec les mots !!! Bravo !
    Pour simplifier la rédaction des commentaires, je viens d'ôter l'obligation de transcrire la suite de lettres affichées à l'écran.
    Toujours cela de facilité !!!
    Bonne soirée à toi également !

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  3. Inventer le monde reste le seul moyen de s'en approcher.

    Je dis ça comme ça. J'ai pas d'arguments :-)

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  4. @ Fishturn : Ecrire cela à 03:55, moi je dis chapeau bas, Môssieur Fishturn ! Ces instants sans nom (ceux du tréfonds de la nuit) autorisent les raccourcis fulgurants de la "vraie" réalité : la sienne ! Tu as probablement raison, "inventer le monde reste le seul moyen de s'en approcher" (Fishturn, 2008). C'est par l'imagination, donc la création, que l'homme EST, qu'il touche du doigt son ESSENCE, sa vérité ontologique. Et donc qu'il saisit ce putain de monde qui nous entoure, juste parce qu'il fait pleinement partie de nous... puisque c'est nous qui le créons jour après jour.
    Elle est pas puissante, cette chienne de vie ?

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  5. "inventer le monde reste le seul moyen de s'en approcher" (Fishturn, 2008). Et dire que je viens de ressortir mon vieil exemplaire de "La secte des égoïstes".

    En tout cas le sieur, il dessine carrément bien dans le genre inventeur créatf de son monde.

    anti

    P.S : C'est mieux mais encore compliqué. Merci ! anyway.

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  6. Il n'est pas si tard, mais je suis KO. Je te lis et, immédiatement, je pense à Sheldrake et à ses champs morphiques... Rien à voir avec Morphée, que je rejoins de ce pas.

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  7. @ Hacène : je n'ai de cesse de constater que mon inculture est abyssale. Pire que la fosse des Mariannes : celle de Christina ! Shelrake et ses champs morphiques, donc. Oui, c'est c'la... hum...
    Je m'en vais de ce pas wikipédiaïser afin de vérifier s'il s'agit d'un compliment ou d'un constat affligé.
    Quoi qu'il en soit, merci cher Hacène, de diffuser ton savoir et tes connaissances.
    Communiquer et partager sont deux mamelles qui me sont chères... et tant "pis" pour la fosse de Christina et les sceptiques !

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  8. On en est tous là, Christina. Tous des incultes. La seule vraie différence, c'est de s'en satisfaire ou pas. Et je ne suis pas sûr qu'à vingt ans j'en savais autant que toi. Et quelle importance... au fond...

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  9. @ Hacène : La question n'est pas tant de ses positionner par rapport aux autres que par rapport à ses véritables aspirations. Il y a toujours un beau pays derrière ses propres frontières.

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  10. C'est une quête perpétuelle, qui s'alimente d'elle même. La connaissance est comme une sphère flottant dans l'inconnu. Plus la connaissance croît, plus la surface de contact avec l'inconnu augmente. Une personne en quête, réellement, est donc de plus en plus persuadée qu'elle ne sait presque rien, à mesure qu'elle apprend...
    Ta fosse ne va pas cesser de se creuser... Même si les feux allumés par certains ne sont pas sans influence sur nous (voir les champs morphiques).

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  11. Le plus important dans la quête, n'est-il pas l'intention qui l'anime ?
    Ta métaphore sphérique, Hacène, me plait beaucoup. Le savoir apprend l'humilité. Clairement. Et joyeusement...

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