dimanche 21 décembre 2008

Les mains sales

Appelons-le Robert.

Robert a les mains sales. Souillées. Encore maculées du sang de ses victimes. Robert est un salaud. Pas un salaud de pacotille. Pas un enfoiré d'opérette. Non, un vrai salaud.

C'est que Robert est un serial-killer. Mais pas n'importe lequel. Il appartient à une catégorie bien à part de cette population de criminels aux longs cours. Celle des assassins constitutionnels.

Sur les 84 années de sa folle existence, ce vieillard dément se glorifie de plus de 20 années d'exercice d'un pouvoir sans partage. Rien ne l'arrête. Ni ses opposants qui rejoignent sans pitié son prestigieux tableau de chasse. Ni la loi qu'il modèle et remodèle afin de pouvoir poursuivre ses rêves de gloire et de puissance éternelles.

Dans sa folie, il se compare à l'un de ses semblables, un autrichien qui a sévit au siècle dernier. Je le cite : "Hitler avait un seul objectif : la justice pour son peuple, la souveraineté pour son peuple, la reconnaissance de l'indépendance de son peuple et ses droits sur ses ressources. Si cela c'est Hitler, laissez-moi être le décuple de Hitler". Tout un programme. Lui-même se proclame être, je le cite toujours, "diplômé en violence". Cela situe le personnage. Je ne doute pas qu'il y ait reçu une mention "très bien".

En attendant, dans le beau pays qu'il dirige d'une main de fer, l'inflation se calcule en plusieurs centaines de millions de %, la production agricole s'est effondrée suite à une réforme agraire calamiteuse et des millions de "sujets" sont menacés par la famine et par un choléra tout ravi de trouver ce terreau idéal. Il est inutile d'insister sur la torture, véritable sport présidentiel, ainsi que sur l'éradication systématique des moindres velléités d'opposition.

A la communauté internationale dont l'émotion n'a de cesse de croître, Robert répond sèchement : "Ce pays m'appartient !"

Mais, lui, s'appartient-il encore ?

A ce jour, Robert Gabriel Mugabe est toujours le président officiel du Zimbabwe, ancienne Rhodésie du Sud.

8 commentaires:

  1. On parie que celui qui le remplacera sous peu sera un brave type sympa et obamesque plutôt grand avec des chemises blanches aux poignets relevés d'un cran ?

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  2. @ 1Passant : quelle précision dans le détail ! serais-tu un visionnaire (toi aussi) ?
    ;)

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  3. > Christina : ce serait bien des Obamae (pluriel) partout en Afrique... avec les manches relevées bien sur, il y a du travail.

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  4. Exact, "relevées" c'est plus chic, mais c'est plutôt associé à la chaleur, ou à la fatigue de marcher sur une estrade avec un micro à la main par exemple, alors que "retroussées", ça annonce du labeur, de la bonne tache à accomplir, avec des larges mains dans lesquelles on crache avant de s'atteler au bon travail de peine.

    Je ne vous connais pas bien, mais Bon Réveillon quand même.

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  5. @ 1passantundsoweiter : Merci et en plus il le fut !

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