vendredi 26 décembre 2008

Vais-je en prendre ?

Quoi donc ?

Des comprimés histoire de me la péter grave avec l'insaisissable Morphée ? Des cachets pour négocier l'armistice avec cet estomac martyrisé par les agapes natales ? Des pilules d'ecstasy afin de dénicher dans les toiles d'araignées de mon grenier quelques amorces improbables de billets encore plus improbables ? Des fortifiants avec le fol espoir de trucider enfin éveillée cette drôle d'année ?

Désolée de vous décevoir (ce ne sera pas la dernière fois, soyez rassurés !), mais le sujet de ce billet est plus stratosphérique (quoique avec l'ecstasy...). La question qui m'a turlupinée tout au long de cette courte journée est la suivante : "Moi, Christina, saine de corps (si, si !) et d'esprit (hum... oui, bon...), vais-je prendre en conscience de bonnes résolutions pour la nouvelle année ?"

Voilà, c'est lâché. Pixelisé sur la toile de mes turpitudes. Je sais, cette question est effrayante. Banalement effrayante. D'autant plus effrayante. Elle me terrorise, je vous l'avoue, mais étant désormais une grande fille, je vais tenter d'avancer gaillardement sur ce sujet qui doit vous passionner comme... euh... comme vous avez rarement dû l'être.

Car il faut bien que nous nous l'avouions, honteusement certes, mais surtout honnêtement : vous et moi avons déjà moult fois pris de magnifiques et courageuses "bonnes résolutions" dégoulinantes d'espoirs mais surtout crucifiées bien avant la galette de l'Epiphanie. Le meilleur ou plutôt le pire étant probablement notre statut, piteusement assumé, de multi-récidivistes. Je devine vos mines s'allonger. Aussi vais-je charitablement recentrer la réflexion sur mon cas pathétique.

Entrée de plein pied dans le potager en friches de l'âge de raison, équipée d'un magnifique cerveau richement doté de quelques cellules survitaminées, détentrice d'une logique à faire réviser tous les tests de Q.I., je suis là, face à vous, en train de me demander si je vais prendre pour une nième année consécutive ces putains de "bonnes résolutions" dont la capacité d'évaporation dépasse celle d'une goutte d'eau dans le désert du Ténéré. Oui, j'en suis là.

J'entends déjà le chant geignard des "aquoibonistes". Je perçois déjà le ricanement des "çasertarienistes". Je sens déjà la rougeur frontale de ma future rage (ou celle de ma honte ?). Je frissonne déjà sous le vent qui va balayer mes premières et probables dernières illusions de l'année nouvelle.

Alors ?

Alors rien. Je m'offre un beau refus d'obstacle. Sous mes propres hués. Sous mes propres sarcasmes.

Pour l'instant ! Car il leur reste encore quelques heures pour me séduire, à ces garces de bonnes résolutions...

Et si ma bonne résolution était de ne point en prendre ?

(du coup, j'en aurais quand même prise une... grr...)

4 commentaires:

  1. "Et si ma bonne résolution était de ne point en prendre ?
    (du coup, j'en aurais quand même prise une... grr...)"

    Voilà bien une "injonction paradoxale" ! Comme si je te disais : ne lis pas cette phrase ! ;-)

    RépondreSupprimer
  2. @ Hacène : oui, une sorte de mise en abyme inextricable ! J'ai toujours préféré les paradoxes au viandox!

    RépondreSupprimer
  3. "Choisir c'est renoncer" a dit un jour Gide. Le non-choix est une forme d'hymne à la boulimie de la vie.
    Pas de "bonnes résolutions", mais une année ou tout sera résolu par la volonté de la vivre... ou non.

    RépondreSupprimer
  4. Rien que pour la rime, je suis persuadée qu'il y aura du neuf en 2009.
    Au moins une belle teuf...

    RépondreSupprimer